Nous attirons votre attention sur le fait que la maladie évolue différemment chez chaque patient. Les informations d’ordre général contenues dans ces pages sont donc à prendre avec précautions et ne remplacent pas le lien avec vos médecins.} »
La maladie de Sandhoff, aussi appelée Gangliosidoses à GM2, est une maladie génétique rare, de la famille des maladies lysosomales (cf qu’est ce qu’une maladie lysosomale). C’est en effet un mauvais fonctionnement du lysosome qui entraine une accumulation de "ganglioside GM2" dans les cellules.
C’est une maladie héréditaire à transmission autosomique récessive.(cf Comprendre la génétique et la transmission).
Le gène responsable de la mutation à l’origine de la maladie est localisé sur le chromosome 5 (5q13).
La prévalence de la maladie de Sandhoff en Europe est d’environ 1 cas pour 130 000 naissance.
La maladie de Sandhoff a longtemps été associée avec la maladie de Tay-Sachs dont elle partage les signes cliniques. D’abord décrite cliniquement dans les années 1881 sous le nom de maladie de Tay-Sachs, la distinction entre les deux maladies s’est faite dans un second temps (aux environs de 1960) et réside au niveau biologique.
Un peu d’histoire sur la découverte de la maladie de Sandhoff.
En 1881, l’ophtalmologiste britannique Warren Tay décrit la présence d’une tache rouge cerise sur la rétine d’un jeune enfant présentant un retard physique et mental. A la même période, le neurologue américain Bernard Sachs rapporte l’altération du développement cérébral chez des malades ayant un tableau clinique similaire. Cette maladie fut appelée maladie de Tay-Sachs.
Dans les années 60, on découvre que la substance principale qui s’accumule dans la maladie de Tay-Sachs est le ganglioside GM2. Cette substance est normalement dégradée par une enzyme, présente dans le lysosome, appelée hexosaminidase A (Hex A). Cette enzyme est un assemblage de 2 sous-unités : une sous-unité alpha et une sous-unité béta. Un défaut, d’origine génétique, dans la production de la sous-unité alpha entraine une défaillance de l’enzyme Hex A et donc l’accumulation du ganglioside GM2, essentiellement dans les cellules du cerveau.
Il existe une autre hexosaminidase (hexosaminidase B = Hex B) qui est constituée par 2 sous-unités béta. Cette enzyme ne dégrade pas le ganglioside GM2 mais d’autres substances.
A la fin des années 60, Konrad Sandhoff, psychiatre et biochimiste, montre que chez certains malades les 2 hexosaminidases (A et B) sont défaillantes. Il s’agit d’un défaut dans la production de la sous-unité béta.
L’origine de la maladie étant différente pour ces malades, on a alors donné le nom de maladie de Sandhoff.
Les 3 formes de la maladie de Sandhoff
Pour la maladie de Sandhoff, il en existe trois formes cliniques selon l’âge de début :
◾ la forme infantile précoce (type 1) est la plus fréquente. Elle débute entre 3 et 6 mois par des sursauts inépuisables au bruit (clonies audiogènes). Une tache rouge cerise au fond d’oeil est quasi-constante mais non spécifique. Une macrocéphalie existe avec mégalencéphalie. La stagnation puis la régression psychomotrice s’accompagnent d’une hypotonie, d’un syndrome tétrapyramidal, d’une cécité et d’une épilepsie comportant souvent des crises partielles. Dans la maladie de Sandhoff précoce, le tableau neurologique s’associe à une viscéromégalie, à une atteinte osseuse et, parfois, à une neuropathie périphérique. Le décès survient dans la petite enfance entre 3 et 5 ans ;
◾ la forme juvénile (type 2) , forme rare, débute entre 2 et 6 ans. Elle se traduit par une ataxie cérébelleuse, des troubles du comportement et une détérioration intellectuelle avec perte du langage. Elle évolue vers un syndrome cérébellospastique, une épilepsie partielle ou myoclonique, une perte de la vision (atrophie optique et rétinite pigmentaire plutôt que tache rouge cerise), aboutissant à un état grabataire et au décès du patients vers 10-15 ans ;
◾ la forme adulte (type 3), forme rare, peut débuter vers l’âge de 10 ans mais n’est souvent diagnostiquée qu’à l’âge adulte. Le tableau clinique peut être celui d’une dégénérescence spinocérébelleuse ou celui d’une amyotrophie spinale juvénile avec neuropathie motrice pure. Il peut y avoir ou non une atteinte intellectuelle ou des troubles du comportement, voire un tableau psychiatrique sévère.
Auteurs : Prs N. Baumann et J-C. Turpin (avril 2006), Delphine GENEVAZ / VML (2016)