La mucopolysaccharidose de type I (MPS I) est une maladie de surcharge lysosomale du groupe des mucopolysaccharidoses. Il s’agit d’une maladie évolutive, progressive, multisystémique. Elle est d’origine génétique et rare.
La MPS I peut aussi être connue sous le nom de maladie de Hurler, maladie de Hurler-Scheie ou maladie de Scheie.
La première description clinique de la forme sévère de la mucopolysaccharidose de type I, appelée maladie de Hurler, date de 1919. En 1962, un phénotype modéré a été décrit sous le nom de maladie de Scheie, puis une forme intermédiaire a été nommée Hurler-Scheie.
Néanmoins la séparation de ces trois catégories est artificielle puisqu’il existe un continuum de présentations cliniques entre les formes sévères et les formes modérées. Actuellement il semble préférable de parler de MPS I avec atteinte du système nerveux central ou MPS I sans atteinte du système nerveux central.
C’est en 1952 que la maladie de Hurler a été associée à une surcharge en mucopolysaccharides. Et c’est en 1970 que la mucopolysaccharidose de type I est identifié comme due à un déficit en enzyme alpha-L-iduronidase.
Sa prévalence est estimée à 1/100 000 naissances. Cela nous permet d’estimer le nombre de malades en France à environ 100 patients, et environ 10 nouveaux cas par an.
La MPS I est une maladie à transmission récessive autosomique. Cela signifie que les deux parents de la personne malade étaient chacun porteur (on parle de porteur sain) de la mutation du gène et qu’ils ont transmis simultanément ce gène "malade". Le risque pour ce couple de transmettre la maladie lors d’une grossesse est de 25%. La MPS I peut donc toucher aussi bien les filles que les garçons.
Comprendre la maladie de Hurler sur le plan biologique
Sur un plan biochimique, la mucopolysaccharidose de type I est due à un déficit en enzyme alpha-L-iduronidase. Cette enzyme permet la dégradation (hydrolyse) de certaines substances appelées glycosaminoglycanes (GAG) (notamment dermatane-sulfate (DS) et héparane sulfate (HS)). Les GAG sont des substances complexes produites par l’organisme et que l’on retrouve dans tous les types de tissu conjonctif qui soutient les organes et les tissus. Il compose également le cartilage des os pendant la croissance, des articulations et des valves cardiaques.
Le déficit de l’enzyme alpha-L-iduronidase est responsable d’une accumulation lysosomale des glycosaminoglycanes (GAG) dans la plupart des cellules. Cet accumulation va entrainer des dysfonctionnements tissulaires et organiques, notamment sur les voies respiratoires, le cœur, le foie, la rate, les os, les articulations et le système nerveux central, provoquant une maladie évolutive.
Le gène codant pour l’enzyme alpha-L-iduronidase a été localisé sur le bras court du Chromosome 4 en 4p16.3. Plus de 100 mutations ont été décrites et identifiées, mais deux d’entre elles sont plus fréquentes dans la population française d’origine européenne et une dans la population française d’origine nord-africaine.
Diagnostic et évolution
Il existe un éventail très large de formes cliniques allant de formes sévères, caractérisées par une régression psychomotrice précoce aboutissant à une déficience intellectuelle et neurologique, à des formes atténuées caractérisées par une intelligence conservée, un syndrome dysmorphique moins ou peu marqué.
Généralement les signes absents à la naissance de l’enfant apparaissent progressivement dans les deux premières années ou plus tardivement. >> Voir onglet Symptômes et diagnostic
Les signes qui doivent conduire au dépistage d’une MPS I
Les premiers signes et symptômes de la MPS I sont fréquents et peuvent faire que les médecins n’envisagent pas toujours son diagnostic (maladie rare, peu connue). Vous serez peut-être tout d’abord orienté vers de nombreux spécialistes avant qu’un faisceau de signes diagnostiquent la MPS I.
Quelques signes qui par leurs conjugaisons peuvent orienter vers une MPS I : vite essoufflé, fatigué, mal aux articulations, mal aux yeux avec des lumières vives (phares, soleil ...), croissance moins rapide, ne se tient pas droit, doigts repliés, mal aux jambes et aux bras, bosse au nombril ...
Pourtant ce diagnostic rapide est important pour bénéficier de toutes les possibilités thérapeutiques et prendre en charge la maladie dans sa globalité le plus rapidement.
Evolution de la MPS I
Chaque patient présente sa propre évolution de la maladie et le spectre est très variable entre les formes sévères et atténuées. Le suivi d’un traitement adapté va aussi jouer positivement sur cette évolution. Mais parmi les symptômes les plus courants, notons : visage aux traits marqués avec élargissement du crâne (non présent dans les formes atténuées), des raideurs articulaires, une petite taille, augmentation du volume du foie et de la rate, insuffisance cardiaque chronique, broncho-pneumopathie obstructive accompagnée d’apnées du sommeil, troubles de l’élocution et de l’audition, syndrome du canal carpien et dans les formes graves atteinte du système nerveux central (SNC).