La Gangliosidose à GM1, dite aussi maladie de Landing, est une maladie lysosomale (de la famille des lipidoses) évolutive et neurodégénérative. Il s’agit d’une maladie autosomique récessive (voir rubrique comprendre la génétique).
Le Dr Caffey a probablement donné la première description de GM-1 en 1951 pour discuter de l’apparition prénatale de la maladie de "Hunter-Hurler". Le Dr Landing a donné la première description définitive de Gangliosidosis-1 (GM-1) en 1964, qui avait été appelée tout d’abord variante "Hurler", "maladie pseudo-Hurler" et "Tay-Sachs avec implication viscérale" (Hurler et Tay-Sachs sont aussi des maladies lysosomales).
La gangliosidose à GM1 est une maladie de surcharge lysosomale (se caractérisant par une accumulation du ganglioside GM1) caractérisée par une déficience de la ß-galactosidase du point de vue biochimique, et par un large spectre de traits neuro-viscéraux, ophtalmologiques et dysmorphiques du point de vue clinique.
La maladie a un caractère pan-ethnique mais la prévalence à l’échelle de la planète est inconnue. La prévalence à la naissance est estimée à autour de 1/100 000 à 200 000 (soit entre 3 et 8 nouveaux cas par an statistiquement). On a constaté une prévalence élevée à Malte et au Brésil ainsi que dans les populations chypriotes et roms.
-* Le type infantile (type I) débute dans le premier trimestre de la vie avant 6 mois par une encéphalopathie évolutive avec amaurose. Il existe d’emblée une hépatosplénomégalie et une infiltration cutanéo-muqueuse entraînant un visage aux traits grossiers et des déformations du squelette dont une cyphoscoliose. Un retard voire un arrêt du développement (suivi d’une détérioration neurologique progressive) survient généralement dans les six premiers mois de vie.
-* Le type juvénile (type II) survient dans la deuxième enfance (1-5 ans). Il se traduit par une ataxie locomotrice et évolue vers un état de décérébration avec crises d’épilepsie. L’atteinte viscérale est discrète.
-* Dans la forme de l’adulte (type III ou gangliosidose à GM1 chronique), le début d’apparition est variable, parfois juvénile, mais le diagnostic n’est souvent porté qu’à l’âge adulte. Les signes cliniques sont ceux d’une maladie de Parkinson juvénile, d’une dégénérescence spino-cérébelleuse atypique ou d’une dystonie. Il n’y a pas d’atteinte viscérale ni de tache rouge cerise. Le déficit intellectuel peut être initialement absent ou léger mais progresse avec le temps. Le degré de gravité de la maladie semble être lié au niveau d’activité de la ß-galactosidase.
La maladie est causée par des mutations sur le gène GLB1 (3p22.3) codant pour la ß-galactosidase. A ce jour, plus de 165 mutations ont été identifiées. Une déficience de l’activité enzymatique entraîne une accumulation toxique de gangliosides dans les tissus, et notamment dans le système nerveux central (SNC).
Le pronostic vital des patients dépend fortement du type de gangliosidose à GM1. Il est très mauvais dans sa forme infantile et varie dans sa forme chronique de l’adulte.
La maladie peut être difficile à diagnostiquer du fait de son large spectre clinique. La suspicion clinique repose sur les signes de surcharge comme l’épaississement des traits du visage, l’hypertrophie gingivale, une macula rouge-cerise, une vischéromégalie, une dysostose et un retard psychomoteur. Un frottis sanguin périphérique (à la recherche de lymphocytes vacuolés) et la recherche d’oligosaccharides dans les urines permettent d’orienter le diagnostic. Des cellules spumeuses comme dans la maladie de Gaucher ont été rapportées lors d’un examen de la moelle osseuse.
Le diagnostic est confirmé par des tests biochimiques de l’activité de la ß-galactosidase et/ou par l’analyse moléculaire. Une déficience secondaire du gène GLB1 associée à une déficience de la neuraminidase (NEU1) (à l’origine de la galactosialidose) est à exclure.
Le diagnostic différentiel inclut les mucopolysaccharidoses, les sphingolipidoses et les oligosaccharidoses.
La gangliosidose à GM1 est une maladie autosomique récessive. Le conseil génétique devrait être offert aux familles affectées.
Quand des mutations ont été identifiées chez un cas index (un proche parent de la famille), un diagnostic anténatal peut être mené grâce à une analyse de l’activité de la ß-galactosidase et/ou l’analyse moléculaire du gène GLB1 dans les cellules des villosités choriales ou dans le liquide amniotique.
Aujourd’hui il n’existe pas de traitement spécifique à la maladie. Le traitement proposé est donc symptomatique (traite les effets de la maladie) et vise à accompagner au mieux les patients.
Une approche envisagée dans les essais cliniques pour les cas d’apparition tardive consisterait en une thérapie de réduction du substrat.