La maladie de Hunter, ou mucopolysaccharidose de type II (MPS II), est une maladie de surcharge lysosomale du groupe des mucopolysaccharidoses. La mucopolysaccharidose de type II est une maladie évolutive, progressive, multisystémique. Elle est d’origine génétique et rare.
La première description clinique de la maladie de Hunter date de 1917.
Sa prévalence est estimée entre 1/72 000 à 1/132 000 naissances masculines (extrêmement rare chez les filles). Cela nous permet d’estimer le nombre de malades en France à un chiffre entre 110 et 130 patients, et environ 6 nouveaux cas par an.
Il s’agit d’une maladie génétique transmise sur le mode récessif lié au chromosome X. De ce fait seuls les garçons sont en principe touchés.
Les filles sont porteuses de la maladie mais le diagnostic pour elles est rare - mais quelques cas de filles malades ont été décrits : dans la plupart des cas, une inactivation déséquilibrée de l’X entraînait une expression préférentielle de l’X muté.
Comprendre l’action biochimique de la maladie.
Sur un plan biochimique, la maladie de Hunter (MPS II) est due à un déficit en enzyme "iduronate 2-sulfatase" (IDS). L’enzyme IDS permet la dégradation (hydrolyse) de certaines substances appelées glycosaminoglycanes (GAG) (notamment dermatane-sulfate (DS) et d’héparane sulfate (HS)). Les GAG sont des substances complexes produites par l’organisme et que l’on retrouve dans tous les types de tissu conjonctif qui soutient les organes et les tissus. Il compose également le cartilage des os pendant la croissance, des articulations et des valves cardiaques.
Le déficit de l’enzyme IDS est responsable d’une accumulation lysosomale des glycosaminoglycanes (GAG) dans la plupart des cellules. Cette accumulation va entrainer des dysfonctionnements tissulaires et organiques, notamment sur les voies respiratoires, le cœur, le foie, la rate, les os, les articulations et le système nerveux central, provoquant une maladie évolutive.
Le gène codant pour l’IDS à l’origine de cette maladie est localisé sur le chromosome X en Xq28 et environ 320 anomalies géniques différentes ont été identifiées.
Plusieurs formes cliniques et sévérités de la maladie
Il existe un éventail de formes cliniques allant de formes sévères (les plus fréquentes), caractérisées par une régression psychomotrice précoce aboutissant à une déficience intellectuelle et neurologique, à des formes atténuées caractérisées par une intelligence conservée, un syndrome dysmorphique et des dysostoses moins marqués.
Généralement les signes absents à la naissance de l’enfant apparaissent progressivement vers 2 - 3 ans. Chaque patient présente sa propre évolution de la maladie mais certains symptômes sont courants (voir onglet Symptome et Diagnostic). Des signes de l’ordre de l’hyperactivité, obstination, agressivité peuvent être observés.
Pour les patients atteints de la forme la plus sévère, l’espérance de vie est très diminuée, de l’ordre de l’adolescence. Dans la forme modérée, les patients atteignent l’âge adulte, parfois même jusqu’à plus de 60 ans pour les moins sévèrement atteints.